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Après les opérations « Place nette », des points de deal de drogues « déstabilisés » et un été meurtrier en France

La chronique estivale des trafics de stupéfiants a été un temps accaparée par un joueur australien de hockey sur gazon, surpris nuitamment, quelques jours après l’élimination de son équipe, avec un gramme de cocaïne en poche, dans une rue du 9e arrondissement parisien. L’interpellation de Tom Craig, qui s’en tirera avec des excuses publiques et un avertissement pénal, viendra gonfler les statistiques policières d’un territoire quadrillé de « bleu » avec les effectifs renforcés pour les Jeux olympiques (JO).
Les infractions liées aux stupéfiants ont bondi de 138 %, selon des chiffres transmis au Monde par la Préfecture de police, avec un triplement des amendes forfaitaires délictuelles par rapport à juillet 2023. Sur la période JO, du 15 juillet au 8 août, 802 personnes ont été mises en cause pour trafic de stupéfiants, contre 447 pour la même période en 2023.
La Préfecture de police dévoile un autre bilan : celui des 55 opérations « Place nette », conduites entre le 1er janvier et le 1er août. Il s’élève à 375 gardes à vue, la saisie de 535 kilos de résine de cannabis, 51 kilos d’herbe, 7 kilos de cocaïne, 47 armes à feu et plus de 1,8 million d’euros. C’est précisément autour de certains de ces quartiers ciblés pour être des plaques tournantes de la revente de produits stupéfiants, investis temporairement par d’importants moyens policiers au long de l’hiver puis du printemps, que de nouveaux actes d’intimidations, de violences et d’homicides (les narco-homicides), sont répertoriés depuis le début de l’été. « Ces opérations de voie publique et judiciaires déstabilisent le trafic et suscitent des guerres de territoire pour se réapproprier les points démantelés », concède la Préfecture de police, auprès du Monde.
L’un des principaux « fours » (point de vente) de France, la cité de la Capsulerie, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), n’a pas échappé à ces opérations de reconquête de territoire. Le 14 juillet, en milieu d’après-midi, un homme de 30 ans a été tué par balle, par un tireur reparti à scooter. Cet homicide n’est pas le seul à avoir endeuillé la banlieue nord-est de Paris.
Le 19 juillet au soir, dans la cité du Chemin Vert, à Bobigny, réputée pour abriter un point de deal particulièrement convoité, deux hommes, connus pour leur implication dans des affaires de stupéfiants, sont tués lors d’une fusillade où un troisième individu est blessé grièvement. Le 30 juillet, c’est devant le portail de son domicile, à Livry-Gargan, qu’un homme de 46 ans, également connu pour des affaires de stupéfiants et récemment sorti de prison, a été tué de quatre balles de kalachnikov, par deux tueurs repartis dans une voiture volée qu’ils brûleront par la suite.
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